Elodie Vignoli

Ostéopathe à Retournac

Acquisition de la marche et motricité libre

Une des grandes fiertés de chaque parent est sans doute l’acquisition de la marche de leur enfant. Quelle joie de voir son petit s’élancer pour la première fois !

Mais avant d’y arriver, le cheminement vers la marche se fait en plusieurs étapes. Plus qu’une question de mois ou de date d’acquisition (qui est comprise entre 9 et 22 mois ! la fourchette est large), ce qui compte c’est surtout la qualité des étapes qui précèdent la marche, la qualité de la découverte de celles-ci, car chaque étape – à plat, ramper, 4 pattes, marche – se construit sur la précédente.

     

      • La découverte de la motricité se fait dès la naissance, dans les bras, sur les genoux, en ventre à ventre avec les parents et dans les positions au sol (plat dos, plat ventre, sur les côtés). Michèle Forestier parle d’acquisition des fondations de la motricité, avec la découverte du corps dans les positions horizontales.
        Il est important de varier les positions des tout petits en période d’éveil, et très important que les bébés ne soient pas entravés dans cette découverte des positions de base – d’où l’appellation « motricité libre ».
        L’enfant est posé pendant ses phases d’éveil sur un tapis ferme, sous surveillance des parents. Il a la possibilité de bouger la tête, les bras, les jambes, de manière symétrique et harmonieuse.
        Il est important d’éviter l’utilisation prolongée des cosy, transat, cale tête, etc.

      • Ensuite vient la découverte de l’espace, que Michèle Forestier appelle les murs dans son modèle. L’enfant se retourne dos / ventre puis ventre / dos, fait des rouler-bouler, pivote, recule puis trouve comment ramper vers l’avant.

      • Et pour finir, toujours avec ce même modèle de Michèle Forestier, vient le toit, soit la découverte de la verticalité (4 pattes, escalade, position assise, position du chevalier servant, position debout avec appui, marche avec appui), puis in fine à la marche autonome et sécuritaire : le petit ayant conscience de son environnement, l’ayant déjà exploré dans toutes les étapes motrices précédentes.

    Je vous invite à regarder la conférence de Michèle Forestier sur ce sujet.

    Si dans n’importe quelle de ces étapes, vous décelez une asymétrie, ou un manque d’intérêt pour un bras, une jambe, un blocage, une non progression etc. un bilan ostéopathique et / ou chez le kiné et / ou psychomotricien peut être bénéfique, voir indispensable. Je le répète, chaque étape motrice repose sur la qualité de l’étape précédente. L’ostéopathe débloque mais ne rééduque pas le schéma moteur de l’enfant, la pluridisciplinarité est donc de règle.

    Dans ce modèle de motricité libre, on n’impose pas une position dans laquelle l’enfant ne peut ressortir seul, donc on n’impose pas la position assise au bébé tant qu’il ne la prend pas de lui-même (j’y reviendrais sur une publication dédiée).

    Cette progression de la motricité peut être non linéaire, avec des périodes d’intégration et de consolidation. Patience, tous les enfants arrivent un jour ou l’autre à marcher ! mais certains ont besoin d’aide et pour cela plusieurs professionnels de santé peuvent vous accompagner. Parlez-en à vos praticiens de santé !